"Chirurgie du cancer avec préservation du sein : tout comprendre sur la tumorectomie ! " replay & points clés de la webconférence LinK Sein du 10 10 2024

« Chirurgie du cancer avec préservation du sein : tout comprendre sur la tumorectomie ! »

Préserver le sein quand on est atteinte d’un cancer, c’est possible dans la majorité des cas ! Pourtant, les femmes sont peu informées des techniques et des traitements dits ‘conservateurs’. C’est pourquoi Patients en réseau a organisé une webconférence, avec Le Dr Nicolas Leymarie, chef de service de chirurgie plastique oncologique et reconstructrice à l’Institut Gustave Roussy et Anne Garreau, kinésithérapeute à Bourg-la-Reine, du réseau RKS (Réseau des Kinés du Sein). 

« On va pouvoir préserver votre sein ». Cette phrase est un soulagement lorsqu’on vient d’apprendre un diagnostic de cancer ! Car cela signifie beaucoup. Tout d’abord que les lésions sont de petite taille et que la chirurgie sera moins invasive. Les séquelles seront alors moins importantes, avec un sein qui gardera sa souplesse et sa sensibilité. Et puis le sein, c’est notre intimité et une part de notre féminité. 

Chez 75% des femmes atteintes de cancer, le sein peut être conservé« La tumorectomie, qui consiste à retirer uniquement les cellules cancéreuses et celles qui l’entourent, associée à la radiothérapie, a la même efficacité que la mastectomie dans la majorité des cas », souligne le Dr Nicolas Leymarie.

Parfois, une chimiothérapie est réalisée avant l’intervention chirurgicale, afin de réduire le risque de récidive et d’améliorer le taux de guérison. On parle de traitement néo-adjuvant. La chirurgie est alors pratiquée 2 à 3 semaines après la chimiothérapie.

La radiothérapie indispensable après la chirurgie

Lors d’une tumorectomie, une radiothérapie est toujours associée afin de limiter les risques de récidive.  Si elle présente de nombreux bénéfices en termes de guérison, la radiothérapie peut entraîner des effets indésirables, tels qu’une rétractation des tissus, une fibrose et des adhérences« Au moment de la tumorectomie, il est très important de réaliser un geste chirurgical adapté, tel qu’un remodelage du sein, afin d’éviter par la suite les déformations liées à la radiothérapie », précise le chirurgien. 

La technique du ganglion sentinelle 

En cas de lésions infiltrantes, Il est important de savoir si les ganglions lymphatiques sont atteints par la maladie. Une des techniques consiste à retirer tous les ganglions (curage axillaire) au moment de la tumorectomie, mais ce geste peut entraîner des douleurs et un lymphœdème. Il existe une autre technique, moins invasive, dite du ganglion sentinelle. Celui-ci est le premier de la chaîne ganglionnaire axillaire. S’il n’est pas atteint, les autres ne le sont pas non plus. La technique consiste à injecter un produit radioactif, qui circule jusqu’aux ganglions lymphatiques et s’accumule dans le ganglion sentinelle. Cela permet de le localiser et d’effectuer un prélèvement, qui sera ensuite analysé. « C’est aujourd’hui la technique standard car elle permet de limiter les séquelles pour les patientes »,insiste le Dr Leymarie.

Un clip magnétique pour repérer les lésions

Il est important de réaliser la chirurgie la plus sélective possible, en ne retirant que les cellules tumorales, et par sécurité, celles qui les entourent. « On veut éviter de retirer trop de tissu, pour réduire les séquelles, indique le chirurgien. Pour cela, on va repérer les lésions en insérant un clip magnétique au sein de la tumeur, avant l’intervention chirurgicale. C’est une sorte de GPS qui nous guide pour enlever uniquement les cellules malades ».

Une chirurgie réalisée en ambulatoire

La tumorectomie se fait sous anesthésie locorégionale et la majorité des femmes rentre chez elles le soir après l’intervention. Le relais est pris ensuite par les équipes de ville pour changer les pansements. Mais ils sont enlevés dès que possible pour permettre une meilleure cicatrisation.  Les patientes sont ensuite revues en consultation trois semaines après la chirurgie. 

Un soutien-gorge de contention…dans les magasins de sport !

Après l’intervention chirurgicale, les patientes doivent porter un soutien-gorge de contention. Celui-ci peut être acheté sur mesure en pharmacie, mais il n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Petite astuce donnée par le Dr Leymarie, un soutien-gorge de sport avec fermeture par l’avant fait très bien l’affaire !

Une kinésithérapie à débuter précocement

Après la tumorectomie, il est important de commencer rapidement les séances de kinésithérapie pour éviter les adhérences de cicatrice et maintenir la mobilité du bras et de l’épaule. « Idéalement, ce serait bien de voir les patientes avant l’intervention pour leur donner des conseils et leur montrer des exercices de respiration, précise Anne Garreau. Mais dans la plupart des cas, la première consultation a lieu 4 à 7 jours après l’intervention »

Il vaut mieux consulter un kinésithérapeute spécialisé. On peut en trouver grâce au site du Réseau des Kinés du Sein (RKS), sur celui ‘ Se reconstruire en douceur’, et sur l’annuaire de l’association AKTL. Et si vous n’en trouvez pas, vous pouvez demander à un kinésithérapeute proche de votre domicile de s’adresser à un confrère spécialisé pour qu’il lui donne des conseils.

« Notre rôle est également de motiver les patientes à pratiquer une activité physique, qui est extrêmement bénéfique quand on est atteinte d’un cancer du sein », insiste Anne Garreau. La kinésithérapeute conclue avec la citation d’un chercheur australien : « Si les effets de l’activité physique pouvaient être encapsulés dans une pilule, celle-ci serait prescrite à tous les patients atteints de cancer et serait considérée comme une avancée thérapeutique majeure ! »

 

Retrouvez le replay de notre webconférence Link Sein: «Chirurgie du cancer avec préservation du sein : tout comprendre sur la tumorectomie ! » avec nos invités : 

  • Dr Nicolas Leymarie, chirurgien du sein et plasticien, Gustave Roussy, Villejuif
  • Mme Anne Garreau, kinésithérapeute spécialisée, réseau RKS

Le programme LinK Sein est proposé par notre association Patients en réseau et Dis-moi Santé

Ce programme a été rendu possible par le soutien institutionnel de Gilead, Pfizer, Lilly et Roche.

 

 

Auteur : Sandrine Chauvard

Source : Patients en réseau et Dis-moi Santé